Taille de 58 à 71 cm
Envergure de 110 à 113 cm
Plumage aux couleurs contrastées
Tête et cou noirs à reflets verts, corps noir et blanc
Bec rouge vermillon
Large bande rousse sur la poitrine et les épaules
Canard lapin (il fait ses nids dans des terriers de lapin)
Common shelduck, shelduck (GB), Vompoca (I), Tarro blanco (E), Brandente (D), Bergeend (NL)
Europe, Asie, Afrique du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Eau douce d'EuropeC'est un oiseau migrateur et nicheur que l'on rencontre des côtes de Scandinavie, (nord de l'Allemagne, côtes de Hollande et du Danemark) aux côtes du Maroc, en Méditerranée jusqu'aux côtes de Tunisie, sur les côtes de la mer Noire, et de la Roumanie jusqu'à la Chine, notamment dans le Caucase en Arménie autour du lac Arpi.
En Asie il fréquente les lacs salés. La zone d'hivernation principale se situe à l'ouest de l'Europe et en Afrique du Nord. Les individus qui nichent dans les zones méridionales sont sédentaires.
En France, il est présent des côtes de la Picardie jusqu'aux côtes d'Aquitaine et au bassin d'Arcachon, en Méditerranée surtout en Camargue.
C'est un oiseau des lagunes et des estuaires qui fréquente aussi les dunes herbeuses ou plantées d'oyats. Il fréquente aussi les zones littorales plates sablonneuses ou vaseuses ainsi que les lacs salés dans les deltas comme la Camargue. Sa présence est plus rare sur les lacs d'eau douce et les baies abritées.
C'est une espèce intermédiaire entre les canards et les oies, et certainement le plus beau et le plus grand canard nageur de nos côtes. Sa taille est importante et sa stature trapue : de 58 à 71 cm, envergure de 110 à 113 cm, poids 1,1 à 1,4 kg. Il est aussi bien aquatique que terrestre avec un plumage aux couleurs très contrastées. La tête et le cou sont noirs avec des reflets verts, le corps est noir et blanc, avec une large bande rousse sur la poitrine et les épaules. Le ventre présente une bande centrale longitudinale noire entre le collier roux et la queue, le reste du ventre est blanc. Les ailes sont bigarrées de blanc, de noir, de vert foncé et de roux, une bande noire sépare les ailes du dos. La queue est blanche avec des taches noires et rousses à son extrémité. Les pattes sont rose rougeâtre et palmées. Le bec du mâle est rouge vermillon avec une caroncule* (excroissance charnue qui orne le dessus du bec) de même couleur. Le bec de la femelle est plus terne et sans caroncule. Les femelles présentent pratiquement le même plumage, mais légèrement plus terne. Les poussins portent un duvet brun sombre et blanc. Les juvéniles ont une couverture alaire* marquée de brun noir, et n'ont pas encore la bande pectorale rousse, le bec est rose et les pattes sont grises.
Tadorna ferruginea, légèrement plus petit mais impossible à confondre puisque entièrement roux.
C'est un oiseau qui se nourrit dans des zones humides dans très peu d'eau, en marchant lentement dans la vase et en balançant son bec latéralement pour tamiser l'eau et attraper toutes proies qui passent à sa portée. Les bords internes de son bec sont garnis de lamelles cornées transversales qui lui permettent de filtrer l'eau à la manière des fanons de baleine.
Il peut aussi s'alimenter en nageant en eau peu profonde en basculant la queue en l'air, compte tenu de la dépense d'énergie que cela suppose, seuls les poussins peuvent s'alimenter en plongée. La principale nourriture de cet oiseau se compose de mollusques bivalves, de gastéropodes marins en particulier ceux de la famille des hydrobies ou de petits crustacés, si l'occasion se présente il peut aussi compléter son ordinaire avec des insectes, des têtards ou du frai ou même des vers.
Le dimorphisme* sexuel se limite à la caroncule qui est présente chez le mâle et absente chez la femelle.
Ce sont des animaux très sociables avec des mœurs à la fois diurnes et nocturnes. Le tadorne de Belon est très fidèle. Le couple qui se forme habituellement pendant le 1er hiver durera généralement toute la vie. C'est la raison pour laquelle on les voit toujours par 2 dans les dunes ou les champs de bord de mer. Pendant les périodes d'accouplement il n'est pas rare que les femelles soient courtisées par d'autres mâles, on peut alors assister à des combats assez violents où le mâle en titre défend âprement sa femelle.
D'avril à juin, il cherche un territoire favorable pour l'alimentation, en particulier pour la femelle pendant la période précédant la ponte. Le nid est installé dans un tas de pierre, un vieux cageot, au creux d'un rocher, dans une simple dépression dans la végétation dunaire ou un ancien terrier de lapin ou de renard. Pour les terriers de lapins, il n'hésite pas à en déloger leur propriétaire s'il est occupé. Le nid est garni de duvet, la femelle y dépose 8 à 10 œufs blanc crème de 75 g chacun, l'incubation est assurée par elle seule, et dure 29 à 31 jours, le mâle restant à proximité pour une surveillance sans faille. La 1ère nidification intervient dès la 2ème année.
Les poussins sont nidifuges*, ils fuient le nid quelques heures après l'éclosion pour ne s'envoler qu'au bout de 45 à 50 jours. En attendant l'envol, ils sont réunis en crèche pouvant regrouper plusieurs nichées sous la garde d'un encadrement réduit d'adultes.
En général, ce sont des oiseaux qui reprennent leur nid plusieurs années de suite, environ 80 % des femelles y reviennent l'année suivante.
On rencontre souvent cette espèce en compagnie de mouettes (goéland argenté, goéland à bec cerclé, goéland marin ...) sternes (sterne caspienne, sterne pierregarin ...) et autres oiseaux du même genre.
En général le tadorne de Belon est assez silencieux, ce n'est que pendant la période de reproduction que le mâle lance des sifflements assez bruyants et la femelle des caquètements rapides et gutturaux, sauf quand elle est avec ses poussins, les cris sont alors plus doux et nasillards.
Particularité de cette espèce : au mois de juillet, elle effectue une migration de mue qui regroupe plusieurs dizaines de milliers d'individus sur des bancs de sable, dans la mer des Wadden aux Pays-Bas, une fois la mue terminée chacun regagne son pays d'origine. Il est à noter que pendant la mue, ils perdent toutes leurs rémiges* (grandes plumes servant à voler) en même temps et ne peuvent plus voler tant qu'elles ne sont pas repoussées, ce qui représente un grand danger. Ils adoptent alors une formation linéaire pour les déplacements à grande distance.
La durée de vie moyenne est d'environ 16 ans.
Ce n'est pas une espèce menacée, sa population mondiale est comprise entre 600 000 et 700 000 individus.
Seules les populations du nord de l'Europe sont migratrices pendant la période d'hivernage et se déplacent jusqu'en Afrique du Nord.
Au niveau national :
Cette espèce est mentionnée dans l'Annexe 1 du décret du 6 décembre 2001 modifiant la Loi du 12 juillet 1973 de la Conservation de la Nature. Cette protection implique l'interdiction :
- de piéger, de capturer ou de mettre à mort les oiseaux quelle que soit la méthode employée ;
- de perturber intentionnellement les oiseaux, notamment durant la période de reproduction et de dépendance,
- de détruire, d'endommager ou de perturber intentionnellement, d'enlever ou de ramasser leurs œufs ou nids, de tirer dans les nids ;
- de détenir, de céder, d'offrir en vente, de demander à l'achat, de vendre, d'acheter, de livrer, de transporter, même en transit, d'offrir au transport, les oiseaux, ou leurs œufs, couvées ou plumes ou toute partie de l'oiseau ou produit facilement identifiable obtenus à partir de l'oiseau ou tout produit dont l'emballage ou la publicité annonce contenir des spécimens appartenant à l'une des espèces protégées, à l'exception de celles de ces opérations qui sont constitutives d'une importation, d'une exportation ou d'un transit d'oiseau non indigène.
Cette espèce est également mentionnée par l'arrêté du 14 juillet 1994 comme figurant sur la liste rouge des espèces menacées.
Au niveau international :
Cette espèce est protegée par l'annexe II de la convention de Berne.
"Tadorne" : nom donné par Pierre Belon (grand naturaliste du début du XVIème siècle) à cet oiseau mais dont on ignore l'origine exacte, néanmoins on retrouve ce nom de Tadorne dans la langue française depuis le VIème siècle.
Tadorna est certainement la latinisation du nom français de cet oiseau.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Anseriformes | Anseriformes | |
Famille | Anatidae | Anatidés | |
Genre | Tadorna | ||
Espèce | tadorna |
Vue d'ensemble
Le tadorne de Belon est un grand canard aux couleurs contrastées. Remarquez la large bande rousse.
Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-mer, Camargue (13)
12/02/2011
Alimentation dans la vase
Ce couple s'alimente en marchant lentement dans la vase.
Estuaire de la Leyre, Le Teich, Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
31/05/2005
Le bec
Le bec est surmonté d'une caroncule* rouge.
Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-mer (13)
04/12/2010
Les pattes
Les pattes sont roses rougeâtres et palmées.
Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-mer, Camargue (13)
12/02/2011
Technique d'alimentation
Le tadorne de Belon peut aussi s'alimenter en nageant en eau peu profonde en basculant la queue en l'air.
Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-mer, Camargue (13)
04/12/2010
Nidification
Les poussins vont fuir le nid quelques heures après l'éclosion.
Ile de Bréhat
29/05/2008
En vol
C'est un canard de grande envergure : de 110 à 113 cm.
Ile d'Aix (17)
29/05/2011
En eau douce
Sa présence est plus rare sur plans d'eaux douces.
Triel sur seine (78)
07/06/2010
Vie associée
On rencontre souvent cette espèce en compagnie de mouettes, sternes, et autres oiseaux du même genre.
Ile de Tatihou (50)
21/03/2010
Vol en formation
En formation par couples au-dessus des lagunes de Camargue.
Saintes Maries de la mer, Camargue (13)
16/04/2011
En vol en couple
La caroncule des mâles est parfaitement visible sur le dessus du bec.
Saintes Maries de la mer, Camargue (13)
16/04/2011
Jeunes tadornes
2 jeunes tadornes sur une lagune de Camargue
Parc ornithologique de 05Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-Mer (13)
05/07/2012
Jeune tadorne
Les juvéniles ont une tête gris brun, une couverture alaire marquée de brun noir, le bec est rose et ils n'ont pas encore la bande pectorale rousse,
Parc ornithologique de Pont de Gau, Saintes-Maries-de-la-Mer (13)
05/07/2012
Duo en vol
Duo en vol au dessus de l'embouchure
Embouchure du Var, Saint-Laurent-du-Var 06
09/04/2022
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Laurent FEY
La page sur Tadorna tadorna sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net
La page de Tadorna tadorna dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN